En attendant des jours meilleurs !

, par Dominique Bonadei

Vouloir vous souhaiter une bonne année 2009 risque de s’avérer un exercice difficile tant les signes négatifs se multiplient sur nos têtes.

Les annonces de fermetures provisoires ou définitives se multiplient. Les chiffres du chômage explosent, le « travailler plus pour gagner plus » ressemble plutôt à « travailler plus pour gagner pareil et faire virer des intérimaires », le pouvoir d’achat est la dernière des préoccupations du gouvernement qui n’apporte plus de soutien qu’aux entreprises et au capital.

Depuis des semaines donc, certains répètent jusqu’à l’écœurement la même rengaine : « on est passé à deux doigts de la catastrophe du siècle ». Mais de quelle catastrophe parlent-ils ? La vraie casse semble pour cette année. Les victimes sont connues ; les pauvres, les salariés, les seniors, les classes moyennes, les fragiles.

Mais, au fond, n’est-ce pas un moyen de profiter de la crise pour pousser encore un peu plus les feux du libéralisme ?

On essaie de nous faire croire que le gouvernement remet en cause ses dogmes libéraux. Et que nous assistons au retour de l’Etat. Que nenni ! L’appel à l’intervention de l’Etat ne se fait que dans le cadre du sauvetage des spéculateurs. Avez-vous vu la moindre ombre de nationalisation ou même d’entrée de l’Etat dans le capital d’une banque ?

Horreur ! Certainement pas. Par contre, on continue à casser encore plus le modèle social français. Retraite à 70 ans, travail le dimanche, remise en cause de certains avantages sociaux des salariés ou retraités, tout y passe. Et si certaines mesures demeurent dans les cartons ou sont renvoyées à des jours plus propices, on sent bien qu’elles ne sont qu’en attente. Voyez la Poste.

On aurait donc tort de croire que la crise financière et la crise économique et sociale qui la prolonge feront changer d’avis les idéologues du libéralisme. On l’a bien vu lors du sommet du G 20. Il ne s’agit pas de remplacer le libéralisme par autre chose mais de sauver ceux qui nous envoient dans le mur depuis 20 ans.

On montre du doigt quelques financiers peu scrupuleux pour mieux nous faire oublier qu’ils n’ont pu agir sans l’aval de toute une classe dirigeante aux manettes, à la tête des entreprises et des gouvernements.

Ne nous faisons pas d’illusions. Si on les laisse réformer le libéralisme, c’est encore plus de libéralisme qui nous attend.

Il est temps d’en finir avec ces replâtrages d’un système qui ne sert qu’une minorité et conduit à l’esclavage le reste du monde !

Alors, la crise, jusqu’où ? Pour faire repartir l’économie, ce ne sont pas tant les entreprises qu’il convient d’aider, mais les personnes. Il faut relever les minima sociaux, augmenter les salaires, mettre le paquet sur la formation professionnelle, un réel accompagnement des chômeurs et alléger la pression sur le consommateur.

C’est ce que revendiquera sans relâche toute l’équipe de l’Union Départementale Force Ouvrière qui vous souhaite à vous et à vos proches une bonne année 2009, ainsi qu’une bonne santé, gage de passer la dite année et voir des jours meilleurs.

Dominique BONADEI